Marion Grange | Une Terre en migrations : enquête dans les littératures francophones contemporaines | EHESS | Paris | 2 décembre 2024

Marion Grange

Invitation à la soutenance de la thèse : Une Terre en migrations : enquête dans les littératures francophones contemporaines

Thèse dirigée par Marielle Macé et Xavier Garnier

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Jury

Raphaëlle Guidée (rapportrice, Université Paris 8 – Vincennes – Saint Denis)

Ninon Chavoz (rapportrice, Université de Strasbourg)

Tiphaine Samoyault (examinatrice, EHESS)

Yolaine Parisot (examinatrice, EHESS)

Marielle Macé (EHESS, directrice)

Xavier Garnier (Paris 3 – Sorbonne Nouvelle, directeur)

 

La soutenance aura lieu le 2 décembre 2024, à 14h, à l’EHESS, 54 boulevard Raspail (Paris, 6^e), en salle A07_37.

Pour celles et ceux qui le souhaiteraient, il sera également possible de suivre la soutenance à distance, via BigBlueButton (il n’est pas nécessaire d’avoir un compte) :

Lien d’accès : https://bbb.ehess.fr/b/mar-t5r-mk9-lb4

 

Résumé

Une Terre en migrations : enquête dans les littératures francophones contemporaines

 

La crise écologique, et ce que l’on a nommé en Europe, à partir de 2015, la « crise migratoire », se détachent comme les deux grands écueils de l’habitation contemporaine, faisant signe l’une et l’autre vers une Terre de plus en plus inhospitalière. Plus encore, les deux « crises » se nouent aujourd’hui d’une manière nouvelle. Alors que les limites planétaires se font sentir et que l’ancienne « Terre des hommes » a pris le visage méconnaissable de Gaïa, figure mouvante et réactive, tissée d’une multitude d’agents incontrôlables, l’humanité et les vivants se trouvent collectivement embarqués dans une condition migratoire inédite, en quête d’une Terre « où atterrir » (Bruno Latour). La thèse part de cette image de la « perte de la Terre » qui fait symptôme dans le champ contemporain des pensées de l’écologie, et se demande « qui perd (ou a perdu) quoi, sur quelle Terre. Depuis les littératures francophones, et en dialogue avec les sciences sociales et les études postcoloniales, elle mène une enquête sur la transformation des imaginaires terrestres, au croisement des enjeux écologiques et migratoires. On nomme « gaïagraphies » les textes qui, en littérature ou au sein des humanités environnementales, s’attachent à appréhender une Terre qui se retire, de Patrick Chamoiseau à Kossi Efoui, de Bruno Latour à Donna Haraway, en passant par Rachel Carson, Fabienne Raphoz, Aimé Césaire, Édouard Glissant ou Michel Deguy. Avec elles, on interroge les migrations terrestres au prisme d’un double élargissement. Un élargissement temporel : on plonge dans la période coloniale, époque de migrations conquérantes et de déportations transatlantiques, pour mettre au jour les imaginaires migratoires et écologiques (coloniaux et décoloniaux) qu’elle a contribué à forger, et qui continuent d’agir dans le présent. Un élargissement des formes de vie considérées : on se penche, au-delà des seules migrations humaines, sur les migrations des vivants ; on interroge alors le sens et la portée de propositions littéraires qui s’attachent à penser l’humain à travers l’oiseau qui migre, ou à emprunter le détour de la graine qui voyage. Dans cette traversée des imaginaires de la « zone critique » – des sols abîmés aux souterrains, sous-marins et sous-bois, du ciel cosmique aux îles reliées en archipel, Gaïa émerge comme Terre en perpétuelles migrations, créole et décoloniale, sans cesse remodelée par les voyages des vivants migrateurs.

 

Mots-clés : littératures francophones contemporaines, écopoétique, humanités environnementales, études postcoloniales, sciences sociales, migrations, écologie décoloniale, vivant, mémoires de l’esclavage.

 

Plan de la thèse

Partie I. Perdre sa terre

Chapitre 1. Tous migrants à l’ère de l’Anthropocène ?

Chapitre 2. Vies encampées

 

Partie II. Héritages coloniaux

Chapitre 3. Débarquer en Terre inconnue

Chapitre 4. Les fugitifs du Plantationocène

 

Partie III. Les migrations au-delà de l’humain

Chapitre 5. Oiseaux migrateurs

Chapitre 6. Les transmigrations de Kossi Efoui

Chapitre 7. Migrations végétales

 

Partie IV. Penser par l’île

Chapitre 8. Îles abîmées

Chapitre 9. L’île, la Terre

 

Contact :

marion.grange@ehess.fr

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