L’animalité qui vient | J. Rolin, A. Volodine | musée de la Chasse et de la Nature | 26 juin 2019

L’ANIMALITÉ QUI VIENT

Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Présentation du groupe de recherche L’humain qui vient :

Comité Directeur/Directing Committee

Joseph Cohen (University College Dublin), Alain Fleischer (Le Fresnoy Studio National), Olivier Perriquet (Le Fresnoy Studio National), Raphael Zagury-Orly (Sciences Po – Paris)

Comité Scientifique/Scientific Committee

Joseph Cohen (University College Dublin), Pierre Antoine Chardel (EHESS – Paris), Michèle Cohen (La Non-Maison – Aix-en-Provence), Sacha Guedj-Cohen (La Non-Maison – Aix-en-Provence), Raphaël Cuir (ESAD – Reims), Elisabeth de Castex (Sciences Po – Paris), Nicolas de Warren (Penn State University), Alain Fleischer (Le Fresnoy Studio National), Christopher Fynsk (European Graduate School – Saals Fee), Jean-Gabriel Ganascia (Université Pierre Marie Curie – Paris/CNRS), Olivier Perriquet (Le Fresnoy Studio National), Dominique Reynié (Sciences Po – Paris et Fondation pour l’Innovation Politique), Anne Simon (EHESS – Paris/CRAL), Raphael Zagury-Orly (Sciences Po – Paris)

Institutions Partenaires/Partner Institutions

CRAL – CNRS/EHESS (France)

Fondation pour l’Innovation Politique – Sciences Po Paris (France)

School of Philosophy, University College Dublin (Irlande)

LASCO IdeaLab – IMT (France)

ESAD – Reims (France)

Penn State University (USA)

La Non-Maison – Aix-en-Provence (France)

Le Fresnoy Studio National (France)

Le Groupe de recherche « L’Humain qui vient », fondé en novembre 2018 par Joseph Cohen (School of Philosophy, University College Dublin), Alain Fleischer (Le Fresnoy Studio National) et Raphael Zagury-Orly (Sciences Po Paris) et dont le comité scientifique est composé de nombreux universitaires internationaux, entend conduire des séminaires et des conférences, des ateliers et des rencontres académiques interdisciplinaires sur la question foncière de l’avenir de l’humain au regard des avancées technologiques et scientifiques contemporaines. Il nous importe ainsi, en regroupant scientifiques, philosophes, historiens, politologues, anthropologues, artistes plasticiens, écrivains et psychanalystes, d’engager une réflexion de fond sur les multiples transformations et transmutations de l’idée d’humain aujourd’hui. Au niveau national ainsi qu’international, notre projet demeure singulier non seulement par la diversité des personnalités et des champs théorétiques qu’il entend faire dialoguer concrètement, mais aussi et surtout par sa volonté de produire des modalités de réflexions et de discours où les apports des différentes disciplines se voient activement informées les unes et les autres. Ainsi, nous cherchons à créer des espaces inédits et des formes nouvelles de travail et d’expression où chercheurs internationaux spécialisés sont d’emblée à l’écoute des disciplines représentées dans le Groupe de recherche. En ce sens, nous tentons d’inventer des lieux capables de faire valoir les différentes strates (scientifique, philosophique, culturelle, sociologique, historique, technologique) de l’idée d’humanité et de l’existence humaine.

Basé en France, le Groupe de recherche « L’Humain qui vient » organise des journées d’étude et des ateliers chaque fois coordonnés avec des invités et des conférenciers reconnus dans leurs domaines de spécialisation et où chacun est convié à partager leurs recherches et ainsi participer à la construction d’un colloque international, qui se tiendra en avril 2020, ainsi que d’une exposition artistique au Fresnoy Studio National de février à avril 2020. Cette double réalisation – colloque international et exposition artistique – représente précisément notre dessein, celui de déployer de multiples formes de dialogues entre chercheurs autour de notre question dans l’interdisciplinarité la plus large possible. Elle entend ainsi montrer en quoi et pourquoi « l’humain qui vient » ne peut être réduit à une approche univoque et unitaire, mais se voit bien plutôt traversé par différents modes d’existence. Tant sur le plan théorétique que dans la sphère pratique, « l’humain qui vient » se voit ici pensé dans la multiplicité de ses modes d’existence, là où précisément chacune informe et altère les autres en donnant lieu à une « identité » délocalisée, différentielle, protéiforme et perpétuellement changeante et métamorphosée.

Notre Groupe de recherche a vocation à accueillir de nouveaux membres spécialisés dès septembre 2019. Nous avons, en effet, l’intention d’étendre le plus possible nos champs de recherche dans le cadre de notre réflexion afin de coordonner un espace théorétique et pratique des plus interdisciplinaires en France, voire en Europe et dans le monde, pour adresser les mutations profondes et les incessantes variations à venir de l’idée d’humain.

DESCRIPTIF DE RECHERCHE

Qu’appelons nous aujourd’hui l’humain ? L’‘humain’ aura toujours été défini à partir de son évolution et de son devenir historique propre. Mais notre contemporanéité lui aura-t-elle infligé un bouleversement tel qu’il, l’’humain’, déborde et dépasse son devenir historique lui-même ? Autrement dit, nous tenons-nous aujourd’hui devant une métamorphose, un “point tournant”, où l’‘humain’ se voit radicalement transformé et porté vers un autre que lui-même – tout autre que la définition, la détermination, l’identité déployées dans et par son histoire propre ? Assistons-nous aujourd’hui à une transfiguration telle que la distinction traditionnelle entre l’être et le devenir de l’humanité se voit résolument surpassée ? La figure de « l’humain qui vient » excède-t-elle – et en quel sens ? – la détermination essentialiste et humaniste de l’humain ? Et plus en avant, comment se confronter aujourd’hui à cette figure inédite de l’humain qui vient ? D’ailleurs, n’aurons-nous pas affaire à une multiplicité de figures de l’humain qui viennent ?

C’est là une exigence à la fois politique et philosophique, certains y ajouterait un devoir éthique : penser en direction de ces manifestations inédites de l’humain et ainsi des humanités. Depuis quel lieu et à partir de quelle loi pouvons-nous incarner cette exigence philosophique et politique ? Et comment cette profonde altération de l’humain modifiera-t-elle notre pensée et quelles seront les conséquences politiques de cette mutation dans l’histoire de l’humanité ?

Ces questions philosophiques, politiques, éthiques sont également centrales aux travaux d’artistes, de cinéastes et d’architectes. Leurs approches différentes, leur façon singulière de penser en images, et notamment de réfléchir les lieux et les espaces de l’expérience, créeront un certain intervalle au cœur de notre recherche commune et ouvrira à un autre regard entre notre contemporanéité et les altérations qui s’y déploient.

RESEARCH ABSTRACT

During at least the last two decades, transhumanism has generated profound philosophical questions and created at once both suspicion and hope for humanity.

Its proposal of a radical transformation and even of overcoming the human condition by technological means, entails a diversity of both theoretical and practical problems. From the theoretical perspective, some problems are the potential advantages and risks of transhumanism, personal identity, new alterities (robots, cyborgs, etc.), equality and social justice in a posthuman future, human/posthuman evolution, nature and nurture in transhumanism, history of transhumanism, literature and transhumanism, death and immortality, religion and transhumanism, and the meaning of life in a posthuman world. From the practical perspective, some problems are hybridization human-machine, ethics of physical, cognitive, and moral enhancement, defense/security, AI and enhancement, sports and enhancement, and cryonics and mind uploading.

Who do we, today, call the ‘human’? Certainly, the ‘human’ is and has always been engaged in its historical becoming. However, has our contemporaneity inflicted a transformation which overflows this historical becoming? Otherwise said, are we today facing a metamorphosis, a ‘turning point’, where the ‘human’ is radically changed and altered into a wholly different entity or being? Other than the definition, determination, identity has always marked its historical meaning? Are we, today, facing a transfiguration of the ‘human’ far surpassing the traditional and classical divide between the ‘being’ and the ‘becoming’ of humanity? Is the figure of the ‘human to come’ exceeding – and in which sense? – the essentialist determination of the human being through the becoming of its historical development? And furthermore, how are we to think this novel figure of the ‘human’?

For it remains our duty – both philosophical and ethical – to think towards this unedited contemporary manifestation of the ‘human’. From which plane and according to which law are we to exemplify this philosophical and ethical duty? In which manner, will this confrontation change our thinking of humanity and which are the political consequences of such an engagement in the face of this mutation in the history of the ‘human’?

These philosophical, ethical and political questions are undoubtedly central also to artists and architects. Their different approach however, their direct impact on our sensorial perception and awareness, their thinking in images, in places and spaces of experience, will open an important interval in our research and offer another gaze on the distance between our present and the alterations occurring within it.